D’où vient l’expression « poser un lapin » ?
Aujourd’hui, « poser un lapin » signifie ne pas venir à un rendez-vous sans prévenir. Mais l’expression a connu un premier sens bien plus… terre à terre.
Dans l’argot parisien, poser un lapin voulait dire ne pas rétribuer les faveurs d’une femme, plus généralement partir sans payer. On lit déjà ce sens dans les recueils d’argot des années 1880. (Rigaud 1881, Larchey 1889 ; voir sources)
Comment passe-t-on du portefeuille au rendez-vous manqué ? Par glissement de sens : la personne qui « pose un lapin » laisse l’autre en plan, sans contrepartie… puis, par extension, n’honore pas un rendez-vous.
« Poser un lapin » (≈ 1880) = ne pas payer → (fin XIXe) laisser en plan → (XXe) ne pas venir au rendez-vous.
Une autre piste est parfois avancée : au XVIIIe siècle, lapin pouvait qualifier une histoire invraisemblable (on disait par moquerie « celui-là est de garenne ») : raconter des « lapins » aurait mené à donner de faux rendez-vous. Cette explication reste secondaire face aux attestations argotiques du XIXe.
Exemples d’aujourd’hui
- « Il ne s’est pas présenté à l’entretien, il m’a posé un lapin. »
- « Promis, je ne vous pose pas de lapin lundi. »
Moralité : la prochaine fois que vous attendez quelqu’un… espérons que le lapin reste au terrier !
Sources : CNRTL (étymol. lapin : attestations « faire cadeau d’un lapin » 1878-79 ; « poser un lapin » 1881), dictionnaires d’argot fin XIXe, synthèses Projet Voltaire et Le Point.


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